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Maroc: état des lieux sur l’accès à l’éducation des enfants migrants

by Terre des hommes | Terre des hommes (Tdh) - Switzerland
Friday, 16 May 2014 10:53 GMT

Tdh / Odlie Meylan

Image Caption and Rights Information

* Any views expressed in this article are those of the author and not of Thomson Reuters Foundation.

Mardi 6 mai, les partenaires du projet «Tamkine-Migrants», œuvrant pour la protection des droits des femmes et enfants migrants au Maroc, ont présenté à Rabat, leur rapport sur l’intégration des enfants migrants dans le système scolaire marocain.

En présence du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle ainsi que de la Délégation de l’Union européenne au Maroc, l’association partenaire de Terre des hommes Oum El Banine, a présenté un état des lieux de l’intégration des enfants migrants dans l’école marocaine.

Pays de transit devenu pays de destination

De par sa localisation géographique, le Maroc est devenu depuis les années 90, un pays de transit par lequel des milliers de migrants subsahariens passent en espérant rejoindre un jour l’Europe. Au vue des mesures de plus en plus protectionnistes de l’Europe en matière d’immigration, le Maroc s’est transformé en un pays de transit prolongé et de destination : les migrants se retrouvent bloqués, parfois pour de longues périodes. Certains sont contraints de rester et de plus en plus choisissent de s’y installer.

Bien qu’il n’existe pas de chiffre officiel sur le nombre de migrants subsahariens au Maroc, il semble que celui-ci est en augmentation, estimant entre 15 000 et 20 000* les migrants en situation administrative irrégulière. L’accès de cette population migrante aux droits fondamentaux tels que la santé, l’éducation et la justice, reste limité. Plus particulièrement, la scolarisation des enfants migrants constitue un véritable défi, tant pour les parents migrants que pour la société civile.

Principe de l’éducation pour tous

Cofinancé par l’Union européenne (UE) et par Terre des hommes (Tdh), le projet «Tamkine-Migrants», entrepris en 2011, vise à réduire la vulnérabilité des femmes et enfants subsahariens au Maroc, en améliorant leur accès aux services de santé, d’éducation et de justice. C’est dans le cadre de ce projet que l’association partenaire Oum El Banine a élaboré le rapport «Les enfants migrants et l’école marocaine.»

Par le présent rapport, les partenaires du projet souhaitent interpeller et mobiliser les acteurs institutionnels, éducatifs et associatifs, sur la mise en pratique du principe de l’éducation pour tous. Figurant parmi l’un des droits fondamentaux de l’enfant, celui-ci doit être respecté également pour l’enfant en situation de mobilité, quelle que soit sa situation administrative et civile.

L’ambassadeur de l’UE à Rabat, Rupert Joy, a d’ailleurs remercié le Ministère de l’Education nationale pour la mise en œuvre de deux circulaires, portant sur l’accès à l’éducation et l'intégration des enfants migrants subsahariens et du Sahel dans le système scolaire marocain. Ouvrir le système éducatif marocain aux enfants migrants est un «grand pas dans la mise en pratique du principe de l’éducation pour tous.»

Développer davantage les bonnes pratiques

Le rapport est conçu comme un outil pratique pour mettre en œuvre le principe de l’école pour tous. Il contient 31 recommandations concrètes, à l’attention du Ministère de l’Education nationale, de la société civile et de la communauté internationale.

«Le rapport relève de bonnes pratiques d'intégration, mais qui restent encore embryonnaires», a toutefois prévenu Vincent Tournecuillert, chef de la délégation Tdh au Maroc, d'après qui les recommandations visent justement à être «développées».

En 2013, grâce au projet «Tamkine-Migrants», 785 femmes et 236 enfants ont pu bénéficier d’un suivi individuel médicosocial ou éducatif, avec pour cœur de cible les femmes enceintes ou avec un bébé de moins de six mois. Depuis le début du projet en 2011, une augmentation de 237% du nombre de femmes migrantes bénéficiaires a été enregistrée par rapport aux estimations initiales.

*Rapport le Mythe de transit: la migration subsaharienne au Maroc, 2013.

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